Jean-Pierre Besse, fondateur de Jean-Pierre Besse Manufacture de Sièges, spécialisée en fabrication de siège haut-de-gamme à Neufchâteau (88).
Témoignage :
« J’ai commencé mon apprentissage en menuiserie en 1964. Ensuite, j’ai évolué dans l’entreprise et lorsque j’avais 20 ans, j’ai un de mes patrons qui est parti et a créé une usine. Je l’ai rejoint en tant que premier employé, puis nous avons atteint les 50 salariés. J’ai appris à ses côtés la création d’une entreprise.
En 1979, je suis parti pour créer mon entreprise avec au départ, 7 personnes, dans un vieux local. En 1982, j’ai créé une usine de 2 000m2. En 1985, j’ai perdu de très gros clients. En 1987, j’ai été très paternaliste et j’ai voulu garder mon personnel au lieu d’en licencier par rapport aux marchés perdus. Je me suis battu mais j’ai fini par déposer le bilan, et ce de manière bien préparée et structurée.
Ensuite, je me suis associé et nous avons repris l’entreprise. En 1991, mon usine de 2000m2 était trop petite car nous faisions que de la carcasse, et nos clients, notamment des négociants, demandaient des produits finis. Nous avons alors trouvé une entreprise qui était en faillite et qui avait 8000m2 de locaux, avec des ateliers de finition, de vernis, de tapisserie… Nous avons mixé les deux entreprises et on a fini par s’installer où nous sommes actuellement, à Neufchâteau. Cela a bien fonctionné. En 2021, mon associé ayant 61 ans et moi 60 ans, nous avons vendu l’entreprise mais notre repreneur n’a pas tenu le coup et a déposé le bilan en 2013.
A l’époque, mon fils était pâtissier. Je lui ai demandé s’il était intéressé et d’un commun accord, nous avons repris l’entreprise. A cette heure-ci, nous avons une 20 aine de personnes et travaillons essentiellement pour des hôteliers et restaurateurs, allant de 4 à 5 étoiles.
Il y a 5 ans, nous faisions peu de réparation mais aujourd’hui, cela représente 50 à 60% de notre chiffre d’affaires. Peut-être que dans 5 ans nous ferons complètement autre chose ! On essaye de s’adapter au marché.
L’amour du métier, le contact des gens, c’est ce qui me passionne. J’adore mes clients ! Je n’ai pas de rapport client/fournisseur. Ce sont des amis ou des partenaires. Quand un client me prend pour un fournisseur, je me sauve ! Il faut savoir faire partager ce que l’on aime. »